Dans le huitième paragraphe du dispositif de sa résolution 1325 (2000), le Conseil de sécurité a invité tous les intéressés, lors de la négociation et de la mise en œuvre d’accords de paix, à adopter une démarche soucieuse d’équité entre les sexes. Dans les accords de paix, les aspects des questions de fond relatifs à la dimension de genre devraient être clairement formulés, car les accords de paix qui se veulent « non genrés » ou ne tiennent pas compte de ces aspects s’avèrent préjudiciables aux besoins des femmes en matière de sécurité et de consolidation de la paix.

Il importe également que les femmes soient mentionnées en tant que contributrices et actrices du processus, et pas seulement en tant que victimes ou personnes ayant des besoins spécifiques. Les accords devraient par ailleurs prévoir des modalités de mise en œuvre et de suivi tenant clairement compte des questions de genre, ainsi que des dispositions relatives à la participation active des femmes à ces démarches.

La prise en considération des violences sexuelles liées aux conflits dès le début d’un processus de médiation peut favoriser une paix plus durable en atténuant les craintes en matière de sécurité et en améliorant la transparence, la responsabilisation et la confiance entre les parties. La violence sexuelle peut être utilisée pour perpétuer des actes de guerre hors du champ d’application des accords et de la portée des équipes de surveillance, donnant lieu à des spirales de vengeance et de vigilantisme. Si elle n’est pas prise en compte, la violence sexuelle peut saper la confiance envers les accords, voire envers le processus de médiation lui-même. Il est donc essentiel d’inclure des dispositions spécifiques sur la violence sexuelle et fondée sur le genre dans les accords de cessez-le-feu et de paix.